Après être aller voir l’ancienne demeure d’Alain à San José on se dirige vers San Francisco. En après-midi, nous avons le temps de faire une petite visite de la ville puisque notre hotel est au centre de tout. Après avoir marché vers le quartier des affaires parmi les nombreux sans-abris (et il y en a beaucoup) et les trottoirs archi sales ont se retrouve dans le Chinatown. Ce quartier abrite l’une des plus importantes communauté chinoise hors d’Asie. Il occupe 24 pâtés de maisons.
Nous voici devant le 380 North Lake Drive, Appart# 41, San Josée l’endroit où j’ai vécu de Sept. 1970 à Juin 1972 il y a de cela 43 ans. La place n’a pas changé d’un iota. L’endroit est complètement désert, personne aux alentours. C’est un peu surréaliste. On marche tranquillement dans le complexe alors que je pointe du doigt pour Lorraine les endroits qui ont marqués mon quotidien…
Longueuil été 1970. Charlebois chante Lindberg et California. Jules et Aline (mes parents) ont finalement obtenus leurs « green cards ». Joie, stupeur, choc, pleurs. Vente de garage tout doit partir. 7 passagers bien tassés dans un char remplis à ras-bord direction Californie, l’Eldorado des Québécois.
J’ai 12 ans, je suis fraîchier, baveux, sans gêne, sans peur et un brin délinquant. La Californie se chargera de me donner une magistrale leçon d’humilité. Pas facile à douze ans d’être cool quand tu ne parles pas le language de la tribu. En classe spéciale 4 fois par semaine avec une magnifique stagiaire, Maria, au sourire angélique. This is Paul and Mary… Paul looks at the cat and…
Juin 1970, la métamorphose est complète et le « frenchie boy » est transformé en ce nouveau moi, maintenant si seulement les parents peuvent arrêter de parler fort en français dans les lieux publiques en ma présence ;- ). Le jeune baveux de l’été précédent ressortira une dernière fois pour affronter son pendant Américain qui a passé un an à l’écoeurer. Y a toujours ben une limite. Le nez en sang, les oreilles qui bourdonnent je quitte le primaire la tête bien haute.
Juillet 1971, la guerre du Vietnam fait des ravages. Plusieurs très jeunes vétérans habitent notre complexe appartement. Ils sont sans gêne, sans peur, un brin délinquant, parfois fou. Ça clique pour moi malgré la différence d’âge. De l’autre côté le mouvement hippie est à son apogée, tout est possible, tout est permis. Je suis trop jeune pour comprendre la portée du mouvement mais par l’entremise de Diane et Monique (mes soeurs) cette énergie s’insémine dans notre vie familiale.
Sept. 1971 première année de secondaire, je pars à neuf avec mes beaux souliers verts 2 tons en suède et cuir, mes pantalons bien ajustés de couleur vert et ma belle chemise carreauté… verte, oui bof alors hé hé puisque tout est possible, tout est permis. Commence alors cette nouvelle vie, cet American way of life.
Quelques souvenirs-bonheurs:
– Les nombreux week-ends de plongée sous-marine à Monterey Bay avec la gang des « Vietnam Vets » Larry, Slim et Jack
– Le camping sauvage dans les States Parks avec Ricky et son beau-père
– Les mini-bikes dans le bois
– Ma première cuite au RED MOUNTAIN wine à 2 dollards le gallon
– Les dimanches avec papa et maman à l’une des plages de Santa Cruz
– Les vendredis soirs de pêche au réservoir Lexington
– Ma première job dans un cinéma comme « Marquee boy » (consistait à monter dans une échelle de 35 pieds pour changer le titre des films)
… et tous les autres souvenirs que chaque adolescent vit dans cette période fructueuse de la vie. Voilà, j’ai fait le tour de ces endroits de ma jeunesse. Fin de réminescence.
Alors quand Lorraine dit que les trottoirs sont sales,,, c’est le « pest control patrol » qui arrose les endroits où s’installe les « homeless »
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Vraiment ton histoire est palpitante, qui n »aurait pas aimé partir avec des parents aventuriers !! Les voyages forment la jeunesse et j’ai l’impression que ta jeunesse t’a complètement fabriqué tel que tu es, un peu bohème, artiste, décontracté ……bon vivant et j’en oublie certainement…….
………et pour couronner le tout le look d’un acteur d’Hollywood….devine qui ? Ted Danson !!!!
If you’re going to San Francisco
Be sure to wear some flowers in your hair
Très beaux textes et……..photos bien sur!
Qu’est- ce qui est arrivé à ton ensemble vert? Le sphynx a du partir avec….
Réminescence, quelle série!
Excellente description des années ’70 telles que vécues par les Jutras! Je n’aurais jamais pu décrire cette période de ma vie de façon aussi concise, mais tout y était. Fantastique ton récit, Alain. Certains détails sur le jeune baveux de 12 ans m’avaient échappé mais l’image du « green suit » était demeurée impérissable.
Les photos du 380 North Lake Drive me replongent dans le feeling lorsque nous avons emménagé dans cet endroit en septembre 1970. Propreté, classe, l’impression d’un motel désert, mais ne pas s’y laisser prendre! quand la piscine se remplit, les personnages apparaissent et la vie se dévoile… Je suis sûre que c’est du pareil au même 43 ans plus tard.
Bon tourisme à SF.
Bon voilà un autre chapitre qui vient s’ajouter à ton roman…..je veux aller à ton lancement!
Bises à vous deux,
Céline xxx
un brin nostalgique mon alain…bien aimé cette facon de raconter a ta maniere ton histoire californienne..