Les américains n’ont pas fini de nous étonner avec leurs inventions, un magasin « Target » à 2 étages avec un escalier mobile pour le panier à épicerie. Quelques chiffres pour en finir avec la Louisianne car demain nous serons au Texas. Pendant le mardi gras qui dure 2 semaines il se dépense en Nouvelle Orléans: 106 millions en hébergement, 2.5 millions en nourriture, 3.4 millions en alcool et 24.6 millions pour les parades. Pour chaque dollard public investis un gain de 9,00$ revient dans l’économie locale. C’est pas si mal et les Louisianais sont très fiers d’avoir réussis à conserver cette tradition du Mardi Gras et reconstruire en partie leur ville. Partout ou l’on regarde des signes de Katrina sont toujours présents.
Ce matin on lève le camp du camping KOA direction 13552 Chef Menteur Highway, l’endroit où j’ai vécu de juillet 1975 à Janvier 1976. Agé de 17 ans, fraîchement gradué du programme de High School, fraîchement arrivé de Oceanside California avec mes parents, mon frère et ma soeur. En 1975 s’érigeait un bloc appartement avec cour intérieure et piscine. C’était jolie, neuf et propre.
Nous sortons de la voiture, il pleut et c’est plutôt lugubre. Je prend quelques photos en m’approchant de la bâtisse dans la boue et la végétation envahissante, à l’affût des serpents, alligators, fourmis rouges ou encore pire: un humain. Sort des décombres environnants un noir au regard méfiant accompagné de son chien.
La rivière derrière notre logis est en fait un petit canal en « L » qui ne mêne nulle part. À l’époque on allait y pêcher et fumer des joints. Maintenant je comprend pourquoi Jules (mon père) avait choisi l’endroit. Je me souviens l’entendre dire qu’il partait prendre une marche sur le boulevard Michoud (à un coin de rue) le long du canal. Ici j’ai appris ce qu’était le blues, compris pourquoi il y avait des différents entre blancs et noirs, connus un guitariste virtuose drogué-alcoolique-déprimé-déchu qui avait jouer pour Duane Allman, cotoyer la vieillesse et la mort en travaillant dans un centre d’accueil et couper les ponts avec mes parents en partant à l’aventure vers l’ouest avec mon sac à dos le 3 janvier 1976.
Finalement je suis allé parler avec le grand type méfiant et son chien (au grand dam de ma blonde inquiète mais ça je le comprends). Marco de son prénom avec un « estie » d’accent du Sud. Marco the Caretaker of the « spot ». 65 ans et trois, quatres dents tout pêtées, son linge couvert de boue. Il m’a expliquer que le bloc appartement n’avait pas été touché par Katrina car l’eau n’avait pas monter dans ce secteur. Il avait été évacué par l’état pour cause d’insalubrité en 2002. Suite à l’abandon, le squat, les vols et les vents violents de Katrina voilà ce qui en restait.
On a « reminiscer » ensemble sur la région et on s’est serré la main trois fois en se disant au revoir, je voulais aller dans la cour intérieure et peut-être prendre des photos mais il m’a gentiment fait comprendre que cela pourrait être « …very dangerous for your life and even mine man, but take care and God bless you ». On est aller chacun dans nos directions respectives mais je crois bien que l’on arborait le même sourire.
Je comprends mieux la première ligne de votre présentation du Voyage. Alain, je suis contente pour toi que tu puisses toucher du doigt un passé lointain qui est toujours resté bien proche! A part of your quest is accomplished. Just neat!
Quant aux paniers d’épiceries dans les escalateurs…ils doivent être à la veille de nous arriver au pays. Y a pas justes les chinois qui copient les plaans des autres, je pense. Mais ça doit être paratique pas à peu près.
Bonne route, pas-de-tente, Lorraine.
Le passé se désagrège emportant dans ses poussières l’empreinte de nos racines
Très beaux commentaires!
cela doit faire bizarre de retrouver son ancienne demeure dans cet état… tout de même, c’est tout un pélerinage que tu fais sur ta jeunesse…
Bon sang que c’est émouvant et tellement bien rendu comme émotion….
Je vous souhaite du beau soleil, en tout cas il est déjà dans votre coeur…
Bises,
Céline xxx
C’est courageux d’aller revisiter son passé,défois sa ramène pas toujours de beaux souvenir.
Merci pour ce récit intimiste Alain. C’est très beau. Ça fait voyager dans le temps et l’espace…. Et sur ce, je pense à « mon petit grand-papa d’amour », comme j’aimais l’appeler…. Ce grand rêveur-voyageur…
Ça me donne le moton. Je me souviens parfaitement des lieux. Aujourd’hui, ça semble un cimetière abandonné et dangereux en plus. Tout un pèlerinage pour toi Alain. Qu’on vit à distance, avec toi.
Heureusement, vous allez de l’avant et y a plein de belles choses qui vous attendent ailleurs pour vous émerveiller.
Aucun souvenir d’avoir passé 3 semaines là, pendant les grèves d’étudiants de cégep. Gilles étaient là? Il avait des centaines de ID. En plus on avait rencontré un jeune néophyte, en ce temps-là: Zacharie Richard. NADA mais très pognant.
I feel the blues